Toujours les poires en deux. Jamais en trois ou en quatre. EN deux. Bien, pas bien. Droite, gauche. Les autres ou moi. Cela dit, personnellement, je coupe un peu la poire en trois. J'ai les autres, l'autre et moi. Les autres, je ne les connais pas. L'autre, qui c'est? L'amitié ou l'amour? La famille? Le travail? Ça semble si facile de glisser dans le travail. Succomber à cet appel sinistre de la répétition incessante du même geste. Celui de la vie qui entre dans un carré. Une case toute carrée et froide qui déborde sur tout le reste. Le travail quand on s'y consacre un peu trop, c'est ça, c'est trop.
La famille c'est de suite plus compliqué. La mienne elle est moitié vivante, moitié morte. Moitié filles, moitié garçons. Et de mon point de vue, le plus vieux ou le plus jeune des deux. Des constats inutiles. Ce qui persiste c'est qu'il y en a soit trop soit pas assez et qu'au milieu il y aurait moi. Un observateur des gens qui sont autour. Un point fixe dans ce chaos où l'existence de chacun est, ou n'est pas, conditionnée par des hasards et des moments qui construisent tout. Le son de la vie c'est le bruit. La famille c'est une note changeante et pas toujours juste. Ou un accord un peu minable. Maigre et isolé.
L'amitié ou l'amour. Là, ça devient très compliqué. L'amitié ce doit d'être au moins aussi rare que l'amour. Si ça existe l'amour, déjà, pour commencer. À mon avis, c'est la même chose. Tout ce qui se met en travers, c'est un problème qui n'est pas lié à un sentiment mais à une envie. Un désir. Une pulsion qui fait bouger pas mal de choses mais qui ne dit rien. Ça n'implique que des muscles et des os qui se secouent dans des sacs.
Les muscles et les os ça n'est censé rien avoir à faire avec l'amour et encore moins l'amitié. Ça concerne le corps. Tous les problèmes sont liés au corps. Toute ma souffrance, c'est le corps qui la procure. Tomber, Se fatiguer sans jamais s’arrêter de fonctionner. Parce qu'on le veut et parce qu'on le doit.
Une idée c'est peu. C'est devenu si peu. On ne m'a jamais montré comment essayer de m'en servir. Et, sachant combien c'est précieux, je m'y accroche. Je me tiens à mon idée jusqu'à ce qu'une autre la remplace. Quelques idées récurrentes qui se suivent les unes après les autres, supervisent et imposent la tendance.